
Actualités scéniques - Actualités Théâtre/Public
Et j’en suis là de mes rêveries
D’après Rabalaïre d'Alain Guiraudie, mise en scène Maurin Ollès - Écriture et adaptation, Ferdinand Garceau, Pierre Maillet et Maurin Ollès
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Actualités scéniques - Actualités Théâtre/Public
D’après Rabalaïre d'Alain Guiraudie, mise en scène Maurin Ollès - Écriture et adaptation, Ferdinand Garceau, Pierre Maillet et Maurin Ollès
Avec Pierre Maillet, Maurin Ollès et la participation en images de Ferdinand Garceau, Jean-François Lapalus et Julien Villa, du 31 mars au 11 avril, au Théâtre de la Bastille (Paris), puis au Théâtre des Célestins (Lyon) du 8 au 17 mai.
Jacques a cinquante ans, il est au chômage. Lors de ses escapades à vélo, il tombe amoureux d’un petit village aveyronnais. De rencontres en malentendus, il glisse peu à peu dans une spirale fatale, jusqu’à commettre l’irréparable. Entre polar et chronique sociale, Maurin Ollès adapte pour la scène le beau roman Rabalaïre du cinéaste Alain Guiraudie.
En prenant pour cadre un village hors du temps, où le vieux monde résiste encore un peu au nouveau, celui qui écrase tout, Alain Guiraudie distille dans les mille pages de son roman, paru en 2021 [aux éditions P.O.L.], ce qui fait l’essence de son cinéma : l’engagement politique, la lutte des classes, le monde du travail. Mais aussi l’amour et la sexualité. Parce que Jacques, le héros, a un amant, Bruno, dont il ne sait pas bien s’il est réellement amoureux. Le ton est cocasse et léger. Mais tout bascule quand Jacques devient un criminel. Un meurtre, puis un second. Le polar est en place. Maurin Ollès, artiste associé à la Comédie de Colmar, rend hommage au réalisateur de L’Inconnu du lac en faisant de la scène de théâtre un plateau de cinéma, dévoilant ce qui se passe derrière la caméra : le décor, le factice, les micros… Au moment crucial de l’histoire, le théâtre fait place à la projection d’un film, inventant ainsi un langage insolite. Pour incarner les multiples personnages de l’histoire, Maurin Ollès s’associe au formidable comédien Pierre Maillet : un fascinant duo pour une œuvre noire et lumineuse.
« En janvier 2017, Pierre Maillet mettait en scène Maurin Ollès, un jeune élève sorti de l’école de Saint-Étienne dans Letzlove-Portrait(s) Foucault (lire ici) pour une série de portraits initiée par Marcial di Fonzo Bo alors directeur de la Comédie de Caen. Michel Foucault (Pierre Maillet) rencontrait un jeune auto-stoppeur (Maurin Ollès), une rencontre avec lendemains. Tout comme la rencontre entre Pierre Maillet et Maurin Ollès. Aujourd’hui, c’est ce dernier qui met en scène Pierre Maillet dans Et l’en suis là de mes rêveries d’après Rabalaïre, un épais roman d’Alain Guiraudie dont s’inspire également son dernier son film Miséricorde. En commun, de Foucault à Guiraudie et du spectacle d’hier à celui d’aujourd’hui : l’homosexualité, la nudité.
Dans un grand entretien avec Pierre Maillet qui ouvrait l’un des derniers numéros de la revue Théâtre/Public (N°254, janvier-mars 2025), à Olivier Neveux qui observait la présence de la nudité dans ses spectacle à commencer par la sienne, l’acteur-metteur en scène répondait « ce que je demande aux gens, il faut que je puisse le faire aussi ». Maillet ajoutait aimer « bien la nudité » et poursuivait : « je ne comprend pas ce rapport crispé à la nudité, pour moi , la nudité, c‘est joyeux, c’est enfantin et, évidemment aussi c’est beau. »
Rien d’étonnant donc à ce que Pierre Maillet après avoir commencé le spectacle en tenue de cycliste, se retrouve bientôt nu dans une forêt, dans une salle à manger villageoise et, bien sûr, dans un lit et même plusieurs dont celui du curé ce qui n’est pas donné à tout le monde. L’entretien d’Olivier Neveux se terminait par ces mots de Pierre Maillet : « J’aime des acteurs très différents, finalement. Ce qui les réunit, c‘est une générosité, un plaisir de jeu. Tout ce qu’un acteur peut te donner quand il est en confiance, quand il est chez lui, quand il est…C’est eux qui font exister tes rêves en vrai. » Dernière phrase qui n’est pas sans faire écho au nouveau spectacle qu’il joue sous la direction de Maurin Ollès et avec lui : Et j’en suis là de mes rêveries …/… »
Lire l’article complet de Jean-Pierre Thibaudat, « Et j’en suis là de mes rêveries », un spectacle au poil et souvent à poil. Le Club de Médiapart, billet de blog du 02/04/25.
« …/… Cela fait presque dix ans maintenant qu’on travaille ensemble, et pendant cette tournée il m’avait dit : « Écoute, un jour, je te rendrai la pareille : on refera un spectacle tous les deux, mais cette fois, c’est moi qui te proposerais quelque chose. » et il a eu comme une évidence à la lecture du livre de Guiraudie. Ce qui m’a tout de suite enthousiasmé, étant un grand fan d’Alain Guiraudie, de l’artiste comme de la personne. On a fait l’adaptation à trois, avec le dramaturge Ferdinand Garceau, mais cela reste le projet et le rêve de Maurin. On a un langage commun, mais c’est lui qui dirige la chose …/… »
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