N°252
numéro 202
Dossier coordonné par Isabelle Barbéris, Karel Vanhaesebrouck
Il y a, dans le théâtre contemporain, quelque répugnance à employer le terme et une grande méfiance quant à la caricature du théâtre et de l'art que cet emploi suppose : le « kitsch » a mauvais genre. Il figure, de son aveu même, la quintessence de ce qu'il y a de plus bas, de plus dégradé, de plus décalé, de plus dé-généré en art. Mais c'est à partir de là que le kitsch devient aussi le lieu d'une revendication d'inversion, du retournement de ce bas "décadent" en valeur.
122 pagesISBN 978-2-84260-441-7EAN 9782842604417
Il y a, dans le théâtre contemporain, quelque répugnance à employer le terme et une grande méfiance quant à la caricature du théâtre et de l’art que cet emploi suppose : le « kitsch » a mauvais genre.
Il figure, de son aveu même, la quintessence de ce qu’il y a de plus bas, de plus dégradé, de plus décalé, de plus dé-généré en art. Mais c’est à partir de là que le kitsch devient aussi le lieu d’une revendication d’inversion, du retournement de ce bas « décadent » en valeur. Le passage au kitsch serait alors, d’abord, cette inversion à tous égards, manifeste, ostensible, ostentatoire, attentatoire, agressive, et qui se plaît, donc, à singer l’avers par l’envers.
On pourrait partir de là : que le kitsch est d’abord une posture qui se définit par un « surjeu » massif, apparemment transgressif, mais/et artificiel puisque saisi par son ostentation même. L’attitude kitsch, comme l’objet kitsch, marqueraient alors une distance plus ou moins ironique vis-à-vis de référents qu’ils font mine de ne plus révérer, si bien que cette valeur du bas, revendiquée comme telle, peut se limiter à la mise en place d’une simple inversion de type parodique, moderne, ou post-moderne.
L’enquête qui suit cherche ainsi à sortir de cette impasse en supposant que la théâtralisation, ou la spectacularisation revendiquée du kitsch est à même de dépasser la structure mimétique et parodique, ou le simple surjeu, pour produire, par la relation esthétique que cette distance ostensible induit, un espace déhiérarchisé, anticonformiste, antinormatif donc, en principe, libéré des normes esthétiques, de circulation et de partage des signes.
C’est alors que l’emploi du kitsch, donné comme moyen de communication esthétique, permettrait, de fait, d’opérer une ouverture théâtralisée vers autre chose que le monde fonctionnel moderne : une relation contre-nature, c’est-à-dire, contre-norme ; un envers expérimental, créatif, provocant et ouvert qu’il s’agit maintenant d’explorer.
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