La décentralisation est en danger. Outre l’asphyxie économique qui la menace, l’Action Culturelle est aujourd’hui mise en cause, dans son principe même, par la volonté d’un gouvernement qui, sous des apparences de pouvoirs démultipliés, procède à la recentralisation de toutes les structures de l’Etat. L’objectif est clair. Sous prétexte de lutter contre la sclérose, le pouvoir s’attaque de front à une institution à laquelle sont reprochés son orientation et ses effets productifs sur la vie démocratique.
La redistribution autoritaire des postes de directeurs d’organismes d’ Action Culturelle par le Secrétaire d’Etat à la Culture, la mise en place d’une « nouvelle décentralisation » (chartes avec les villes, ONDA .. )dirigée d’en haut sont autant de mesures qui visent en réalité au démantèlement de l’institution existante. Nous empruntons au numéro de mars de la revue « ATAC Informations » de longs extraits des articles de Louis Cousseau, directeur de l’ATAC, de Jeanne Laurent qui, au lendemain de la Libération, a joué un rôle essentiel dans la naissance de la décentralisation et d’Hubert Gignoux, ex-directeur de la Comédie de l’Est, devenue aujourd’hui Théâtre National de Strasbourg. Dans leurs déclarations comme dans celles de J.P. Vincent et de Jacques Blanc, la même interrogation transparait outre une dénonciation radicale de la politique gouvernementale, se dessine une réflexion qui, face à l’évolution de la décentralisation, pose la question des responsabilités qui nous échoient.
Pour citer cet article
« La décentralisation est en danger », Théâtre/Public, N° 10 [en ligne], URL : https://theatrepublic.fr/tp010-la-decentralisation-est-en-danger/