
21/03/2025
Actualités scéniques - Actualités Théâtre/Public
Absalon, Absalon !
D’après le roman de William Faulkner, adaptation et mise en scène Séverine Chavrier
actualités
17/03
Actualités scéniques - Actualités Théâtre/Public
Texte, mise en scène et scénographie de Dieudonné Niangouna
La MC 93 accueille Opération Rumba, la dernière création de Dieudonné Niangouna, du jeudi 20 au dimanche 23 mars.
Paul et Antoine se découvrent frères jumeaux et remontent leur généalogie hautement rocambolesque à travers un voyage baroque, cadencé en live par la rumba dont l’itinéraire au cours des siècles épouse la grande Histoire, depuis le commerce triangulaire jusqu’aux mutations de notre monde moderne en passant par les indépendances africaines du XXe siècle.
Entre polar et mythologie, une fresque cocasse et dansante, truffée de joutes verbales truculentes auxquelles rien ni personne n’échappe, pas même l’auteur. On passe instantanément d’un continent à l’autre, des musiciens légendaires se mêlent aux protagonistes, la rationalité est explicitement et joyeusement bafouée au profit d’enchaînements fantaisistes, dans une délectable cohérence onirique.
« Je travaille depuis quelques années sur la question de l’héritage. Pour la création du spectacle Opération Rumba, je m’intéresse à la notion de l’héritage populaire en osmose avec la poésie de son temps. La question de la création de la rumba touche aux poétiques des libertés face à des voix empreintes d’esthétiques impériales. Si la rumba congolaise naît pendant la période coloniale dans les deux Congo, ses influences sont beaucoup plus ancestrales, bien avant la pénétration occidentale dans le royaume Kongo. En passant par les routes de l’esclavage pour arriver à Cuba jusqu’à son retour au pays natal, la rumba congolaise demeure aujourd’hui l’un des témoins vibrants du Cahier d’un retour au pays natal cher à Aimé Césaire. Mais revenue sous les hospices de la colonisation belge et française, cette musique va à son tour devenir le symbole majeur des luttes d’indépendance jusqu’à son acquisition certaine. C’est un chemin poétique car la réappropriation de ce patrimoine devenu universel s’est faite d’un point de vue esthétique. Une esthétique qui n’enferme pas mais libère en invitant d’autres cultures à dialoguer en son sein afin de se trouver une aspiration contemporaine pour répondre aux enjeux de son temps, tout en demeurant une musique populaire qui permet au plus grand nombre de s’y retrouver, d’y participer. L’exemple le plus marquant est la chanson Indépendance Tcha-tcha de Joseph Kabasele conçue pour les travaux de la Table Ronde à Bruxelles en vue de négocier l’indépendance du Congo-Belge et devenue l’hymne des indépendances africaines. Je pourrais également citer l’arrivée des démocraties en Afrique centrale annoncée par des rumbas festives porteuses de messages ayant trait à la conscience politique et sociale ou encore aux critiques portées sur les guerres civiles, les dictatures et les systèmes de corruption. Mais la rumba est loin d’être une musique de revendication ou une musique rebelle ; elle est avant tout la musique de l’amour souvent chantée en lingala (langue nationale des deux Congo). Et c’est pour garantir les bienfondés de sa passion qu’elle se sent obligée de porter un regard constructif sur ce qui cause préjudice à l’être humain. »
Retrouvez aussi Dieudonné Niangouna dans le numéro spécial qui lui a été dédié, Théâtre/Public n°232, un dossier coordonné avec Olivier Neveux, à retrouver en papier ou en numérique sur Cairn.info.
À LIRE aussi : retour sur le spectacle Shéda par Arnaud Maisetti, dans les Miscellanées de la revue papier Théâtre/Public n°212 et en version numérique ici.
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