N° 184 Théâtre contemporain : écriture textuelle, écriture scénique
janvier 2007
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Théâtre contemporain
écriture textuelle, écriture scénique
Dossier conçu et réalisé par Clyde Chabot
« L’objet de cette étude, ce sont les écritures scéniques dans ce qu’elles ont de plus novateur : des propositions, textuelles ou non textuelles, qui interrogent le théâtre et l’obligent à se réinventer dans ses modes de représentation. Pour circonscrire ma démarche, je me suis concentrée essentiellement sur la sphère des auteurs français vivants, en incluant dans l’analyse des chorégraphes, tant les frontières entre art dramatique et chorégraphie sont devenues perméables au cours des précédentes décennies et tant ces deux arts se nourrissent l’un de l’autre. Dans cet esprit, le parcours que proposent les intervenants tente d’identifier certaines caractéristiques majeures des écritures scéniques contemporaines… »
I – Des œuvres littéraires
« Toute une part du théâtre contemporain n’a pas abandonné le principe d’un texte existant de façon autonome et préalable. » Mais « s’agissant des textes qui nous intéressent ici, la mise en scène ne consiste plus à identifier une situation et des personnages, car ces pièces échappent généralement aux codes anciens ou les déplacent… »
Valère Novarina / Yan Ciret, Joris Lacoste, Alain Béhar,
Jean-Paul Quéinnec, Joël Pommerat / Claudine Galea,
Jean Lambert-wild (Mari-Mai Corbel), Yan Allegret,
Ronan Chéneau-David Bobée, Ludovic Pouzerate.
II – Des œuvres processuelles
« Une autre part du théâtre – et aussi de la danse – contemporains entretient un rapport plus complexe au texte. » Il s’agit « de spectacles dans lesquels les artistes mettent en jeu le mode de fabrication et l’ensemble des outils de la représentation : texte, corps, espace, lumière… Le processus de création devient la matière même des spectacles… »
Pascal Rambert / Clyde Chabot,
La Revue Eclair (Stéphane Olry, Corine Miret) / Anne Monfort,
Frédéric Ferrer, Grand Magasin
(Pascale Murtin, François Hiffler, Bettina Atala) / C. C.,
Jérôme Bel / C. C., Michel Schweizer / Elise Simonet.
III – Des écritures inachevées ou indéterminées
Certains metteurs en scène et auteurs « mettent en jeu ce processus et l’activent sur scène, de telle sorte que le rapport au présent prend une importance particulière : une structure dramaturgique existe, tient l’ensemble, mais le spectacle repose sur une part d’aléatoire. Il reste inachevé, en perpétuelle réécriture, transformation, recherche : en chantier. »
François-Michel Pesenti / C. C., Thomas Ferrand, Eric Didry / C. C.,
Alexis Forestier / C. C.
IV – L’écriture contemporaine poussée à ses limites
« L’écriture scénique portée à la limite de ce que nous considérons comme le « contemporain » se définit par son caractère actif ou par le fait qu’elle est produite sur scène. C’est la matérialité du texte, l’acte d’écriture, le geste de l’écrivain qui font alors l’objet d’investigations scéniques. L’écriture devient actrice à part entière. Soit parce que le texte est vidéoprojeté, et parfois animé ou généré en temps réel. Soit parce qu’il est lu, écrit ou émis oralement sur scène par l’auteur. L’écriture scénique peut enfin être produite par les acteurs ou des spectateurs… »
Frédéric Fisbach / C. C. , Philippe Quesne / Sabrina Weldman,
Jacques André-Christophe Huysman / S. W., Jean-Pierre Balpe,
Gwénola David, Christine Angot / C. C., Boris Charmatz / C. C.,
Yan Allegret / S. W., Clyde Chabot / M.-M. C.
V – Chemins de traverse : essais de synthèse
Après les réflexions des praticiens – auteurs et metteurs en scène -, ce sont, dans cette section V, plusieurs analystes, critiques, universitaires, qui, « chacun selon son identité et ses problématiques de recherche », proposent des regards plus synthétiques ou théoriques pour dégager « certaines caractéristiques majeures des écritures dramatiques que nous appelons « contemporaines » ».
Jean-Pierre Sarrazac / C. C., Maryvonne Saison, Julie Sermon,
Christian Malaurie, Clarisse Bardiot, Bruno Tackels, Michel Azama,
Jean-Pierre Han.
Postface : le point de vue des partenaires
« Ce dossier a eu pour motivation première ce qu’on pourrait appeler le « souci de l’art » : il était nécessaire d’articuler celui-ci aux réalités les plus concrètes du théâtre comme phénomène social, politique, économique, lesquelles tout à la fois imposent des contraintes et ouvrent des dynamiques. » D’où l’idée de donner la parole, en postface, à des éditeurs et à des responsables d’associations ou d’institutions attachées au financement de l’édition ou au conseil des auteurs.
François Berreur / C.C. (Les Solitaires Intempestifs),
Claire David (Actes Sud-Papiers),
Lucien Attoun-Micheline Attoun / Colette Godard (Théâtre Ouvert),
Sabine Chevallier (Espaces 34),
Roland Fichet / M-M. C. (Théâtre de Folle Pensée),
Michel Didym / S. W. (La Mousson d’Eté),
Claude Guerre / C. C. (Maison de la Poésie),
Mireille Davidovici-Pascale Grillandini (Aneth),
Paul Tabet / S. W. (Association Beaumarchais),
Françoise Villaume / C. G. (C. N. des Ecritures du Spectacle).
Carnet
Notes-T/P : Résonances – Petite théologie du centre.
Librairie : Quatre ouvrages en langues anglaise et allemande, Patrice Pavis.
Couverture
Photo d’Emmanuel Rioufol / 1d-photo.org : Hamlet-machine de Heiner Müller, mise en scène de Clyde Chabot. Dans la scène 3, Scherzo, le musicien Cyril Alata prend la parole comme un animateur de soirée alors que la machine texte-vidéo-son-jeu semble s’emballer.