N°253
numéro 142-143
Dossier coordonné par Farid Paya
Interroger le corps et le chant des peuples, se mettre à l'écoute des artistes à la recherche de l'inouï par une approche vocale et musicale du théâtre, telle est l'ambition de ce numéro de Théâtre/Public.
102 pages
Lorsque l’on pense à la voix, deux domaines viennent instantanément à l’esprit et sont mis en opposition : la parole et le chant. Mais entre ces deux pôles se forme aussi un continuum vocal, fait de registres intermédiaires. En-deçà de la parole, l’onomatopée, le murmure, le souffle. Au-delà du chant, le cri.
Or, le divorce entre chant et parole s’est historiquement aggravé, au point de produire un clivage sévère entre ces deux disciplines sur les scènes de l’Europe occidentale. À de rares et importantes exceptions près (comme Artaud et Brecht), la voix au théâtre est devenue le support d’un texte de plus en plus réaliste, tandis que la déclamation et la profération ont progressivement été éliminées. Réciproquement, le chant a envahi l’opéra, au détriment des parties parlées. Le théâtre de texte a gagné une forme de clarté de message en évacuant le chant, mais le théâtre tout court a perdu une de ses dimensions : le paradigme poétique.
Pourtant, toutes les formes théâtrales traditionnelles et originelles ont bénéficié d’une forte structure musicale et vocale. Et parmi les formes théâtrales nouvelles, on perçoit une exploration plus vaste des possibilités de la voix au théâtre.
Interroger le corps et le chant des peuples, se mettre à l’écoute des artistes à la recherche de l’inouï par une approche vocale et musicale du théâtre, telle est l’ambition de ce numéro de Théâtre/Public.
I – LE CORPS DU CHANT
II – L’ESPACE DU CHANT
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