
04/08/2025
Actualités Théâtre/Public
Bob Wilson : regarder le texte, écouter les images
Robert Wilson dans Théâtre/Public
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04/08/2025
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Robert Wilson dans Théâtre/Public
« L’année 1991 aura sans nul doute été l’année Wilson, avec La Flûte enchantée, donnée en juin à l’opéra Bastille, et la grande exposition qui a été consacrée au metteur en scène en novembre au Centre Georges Pompidou. À la première revint le scandale, les sifflets, les hurlements de quelques intégristes opéromanes ; à la seconde les applaudissements attendus pour une manifestation de type patrimonial.
Cette année aurait dû porter les interrogations qui ne cessent de tarauder les spectateurs des dernières mises en scène de Bob Wilson : « De quelles nouveautés, de quelle énergie peuvent-elles être porteuses ? » Il y a sans doute quelque fatalité pour l’avant-garde à se voir rattraper par le temps. Et ce qui apparaissait autrefois comme une saine réaction aux diktats académiques du théâtre dans les années soixante s’inverse aujourd’hui en effondrement du sens et en soupçon d’anti-intellectualisme : « Robert Wilson est-il représentatif d’autre chose que de lui-même ? »
Aujourd’hui, Bob Wilson ne porte sans doute plus cette promesse américaine d’une rénovation du théâtre.
Ces questions, et d’autres, devaient être posées pour éviter que cette année capitale ne devienne une année platement anniversaire. » Ainsi s’ouvrait le dossier coordonné par Thierry Grillet, réalisé à partir de son émission Le bon plaisir diffusée le 23/11/1991 sur France Culture.
Dans un article publié en 1999 à l’occasion d’une émission consacrée à Bob Wilson, et diffusée sur la chaine suisse TSR1, Le Temps retranscrit les paroles divergentes autour du travail du metteur en scène américain dont l’œuvre mouvante parfois déroutante n’a jamais laissé indifférent.
Krystian Lupa : « Il y a vingt ans, Wilson posait un regard intéressant sur l’homme. Aujourd’hui, il est tout simplement un fabricant d’images. » Peter Stein : « L’art de Bob Wilson vit sur les acquis de la culture européenne. » Tandis qu’ Heiner Müller trouve précisément intéressant chez Wilson, le fait que « la politique ne [fasse] pas partie de son univers mental. », et que Bernard Sobel rappelle : « Wilson évoque la lutte qui permet à l’homme de garder sa dignité. En cela, j’estime que l’ensemble de son œuvre contient un souffle politique. Par ce mot, il ne faut pas entendre la science du pouvoir mais le prix que coûte la civilisation. Chez le metteur en scène, la fable naît de la friction entre la culture et la barbarie. Qu’il parle de la liberté d’opinion comme dans Le Maléfice des jacinthes, d’amour comme dans Madame Butterfly ou de guerres de sécession comme dans CIVIL warS, Wilson pose dans ses créations la question du destin de l’humanité. »*
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